
La psychogénéalogie est une théorie développée dans les années 1970 par le Pr Anne Ancelin Schützenberger (Université de Nice) selon laquelle les événements, traumatismes, secrets, conflits vécus par les ascendants d'un sujet conditionneraient ses troubles psychologiques, ses maladies, et ses comportements étranges ou inexplicables.
Pour élaborer cette théorie, Anne Ancelin Schützenberger s'est fondée sur ses propres observations, et sur des concepts issus de la psychanalyse, de la psychologie, de la psychothérapie et de la systémique. Aujourd'hui, cette approche a donné lieu à de nombreuses pratiques psychothérapiques très différentes, certaines étant l'objet de vives critiques.
Ses thèses "transgenerationelles" sont diffusées par le livre "Aïe, mes aïeux!". Elle invente aussi le concept du syndrome d'anniversaire, supposant que les individus sont la résultante de leur histoire familiale sur plusieurs générations, les faits marquants de la vie des ancêtres rejaillissant sur les générations suivantes. Elle affirme que les individus sont dans une boucle de répétition des évènements dont seule l'analyse des arbres généalogiques permettrait de comprendre les agissement et d'en sortir. Elle a publié avec Ghislain Devroede: "Ces enfants malades de leurs parents"
Asthme, cauchemars ou échecs récurrents… Et si nos troubles “commémoraient” les faits marquants de la vie de nos ancêtres ? Cette technique, qui étudie les répétitions sur plusieurs générations, donne des résultats étonnants.
Son principe
Le principe : découvrir les événements qui, chez nos aïeux, pourraient avoir une résonance avec nos propres problèmes. Mais comment un fait, heureux ou malheureux, du passé, " caché " qui plus est – par ignorance ou sous le poids d’un " secret de famille " –, peut-il avoir de telles conséquences quelques générations plus tard ? Quand il court sur deux ou trois générations, ce phénomène de répétition peut s’expliquer aisément : par une transmission orale directe, des comportements visibles ou des sous-entendus dont le sens peut être deviné intuitivement.
Freud, Jung, Dolto…
Dans Totem et Tabou, Sigmund Freud avait déjà évoqué la possibilité d’une "âme collective" pour tenter d’expliquer une transmission de l’inconscient d’une personne à l’inconscient d’une autre personne. Mais c’est Carl Gustav Jung qui a réellement ouvert la voie d’une approche transgénérationnelle avec sa théorie de l’" inconscient collectif " auquel chacun de nous aurait accès. Puis Jacob Lévy Moreno, créateur du psychodrame, Françoise Dolto, Nicolas Abraham, Maria Törok, ou encore Didier Dumas, ont développé des théories successives et complémentaires sur les dynamiques inconscientes de la famille.
Voilà pourquoi la psychogénéalogie a la particularité d’intégrer différentes théories, différentes écoles de pensée… Finalement, c’est à la psychothérapeute Anne Ancelin-Schützenberger que l’on doit le réel essor de cette technique. Travaillant pendant des années auprès de malades atteints d’un cancer, elle a cherché dans leur histoire familiale une éventuelle " répétition " ou identification à une personne aimée importante. La psychothérapeute a pu ainsi constaté que leur cancer s’était fréquemment déclaré exactement à l’âge où une mère, un père, un grand-père, une tante, un cousin, étaient morts d’une maladie grave ou d’un accident.
Dans le but de relever et clarifier les coïncidences de dates et d’âges chez divers membres d’une même famille, elle a créé le "génosociogramme", un arbre généalogique constitué des faits marquants et des événements importants, heureux ou malheureux, relevés sur plusieurs générations. Lorsqu’un problème présente des similitudes avec un autre survenu dans le passé, la psychothérapeute parle de "syndrome d’anniversaire".